Ses hommes etaient bien entrainés, la haine leur sortait des pores de la peau comme une suée fievreuse, leurs yeux, l'affut de leur hache, ne laisseraient aucun doute à leurs adversaires : la mort etait pour eux l'unique issue. La mort de l'enemi ou leur mort, peu importait , le sang devait couler , c'etait inevitable.
Chef d'une petite escouade, Kaero, bien qu'ayant une totale confiance en la capacité de ses compagnons à se battre, ne pouvait se défaire d'un doute, d'une crainte persistante qui lui tenaillait l'estomac.
Avait-il peur de mourir? Non il savait deja bien avant d'arriver aux portes de la ville que le combat était inégal, que la victoire etait improbable et que la mort les attendait certainement tous. Non, ce qu'il craignait avant tout, c'etait la pitié, d'avoir pitié.
La ville avait oublié ses enemis, forte de les avoir vaincus sans jamais faiblir. Tant et si bien que certains quartiers s'etaient developés hors des defenses de la ville. C'etait la une cible de choix, un point vulnerable. La surprise devait permettre aux damnés de faire un carnage parmis femmes et enfants avant que l'armée enemie ne reagissent. Tel etait le plan. La suite, Kaero la savait tout comme ses hommes: tuer le maximum avant de se faire tuer.
Plus que quelques enjambées, et leurs épées pourraient enfin prelever le tribut de leur vengeance...